Shirley Berrios: se passer des réseaux sociaux. On ose ?

Lorsqu’on débute dans l’entrepreneuriat, on « fait ce qu’on nous dit de faire », le temps de prendre ses repères.
Puis lorsqu'on a pris confiance, on expérimente, on teste, on vérifie par soi-même.
Shirley Berrios a créé Eco-tsapi en novembre 2017. Parmi les incontournables, il y avait les réseaux sociaux. Aujourd’hui, elle sort des sentiers battus.

Hello Shirley, raconte nous Eco-tsapi.

J’ai créé Eco-Tsapi à la naissance de mon fils, fin 2017. C’est une marque de tissu bio, imprégné de cire d'abeille qui vient remplacer les films plastiques à la cuisine.

Tout est fabriqué manuellement en Gruyère et je suis très sensible à l’ancrage local.

 

Est-ce que tu as commencé avec les réseaux sociaux ?

Oui, j’étais à fond. J’utilisais Facebook depuis longtemps à titre personnel. On m’a dit de communiquer avant même d’avoir des produits, ce que j’ai fait. Au début j'étais assez timide puis j’ai pris des cours. J’ai voulu analyser, faire du retargeting. Je faisais des listes par Canton pour cibler géographiquement et linguistiquement parce que je ne suis pas sûre que mes pubs passionnent les germanophones des Grisons, je sélectionnais aussi les âges.

 

Comment te sentais-tu ?  

Si je suis honnête, je dois reconnaître que je n’ai jamais eu la sensation de comprendre l'outil à 100%. C’est un métier. Il y a tellement de choses, c’est vraiment pointu.
Ça prend des heures et des heures de tout comprendre.

Je sentais que ce n’était pas pour moi mais tout le monde le faisait et me disait de le faire.

Il y a un an déjà, j’en avais marre.

 

Quel a été le déclic ?

Le COVID a beaucoup aidé. Aux news tous les jours, c’était le décompte des macchabées.
Je me sentais matraquée et j’ai voulu me soustraire de cette pression.

Et c’est tout naturellement que je n’ai plus eu envie de matraquer ma communauté.

J’ai aussi vu le documentaire « Derrière nos écrans de fumée ». Je me suis vue comme une junkie de ces réseaux.
Je me faisais avoir moi-même. J’allais voir quelque chose et ¾ d’heure plus tard, j’étais toujours scotchée. Je me retrouvais devant des trucs aussi décalés que des casquettes pour chat sans être capable d’expliquer comment j’étais arrivée là. On passe d’un truc à l’autre et si on n’est pas vigilant.e, on se retrouve embarqué.e dans le carrousel.

 

Ce que je faisais aussi beaucoup c’était de suivre d’autres entrepreneur.e.s.

Mais immanquablement, je me comparais et je finissais par en tirer un sentiment d’infériorité.
Au lieu de me réjouir du succès des autres, de voir que c’était possible j’appréhendais d’aller voir leurs publications.

 

Concrètement, comment tu es passée à l’action ?

Je me suis dit, c’est hyper malsain alors j’arrête.

En même temps j’avais une chouette communauté des gens qui étaient super chous et qui s’impliquaient.

Alors je leur en ai parlé. Je l’ai annoncé. J’ai dit « voilà, c’est le dernier post. ». J’ai expliqué pourquoi. Il y a eu beaucoup de retours, de messages et d’échanges.

Ce qui ressortait c’était « Tu vas faire ce que tout le monde pense et a envie de faire mais que personne n’ose faire »

 

Est-ce que tu avais un plan B ?

Oui, j’avais l’idée d’une newsletter très douce. Et d’un blog.

C’est ce que je fais depuis. Ça m’amuse beaucoup plus.

J’écris un article que je communique une fois par mois

Je suis l’humeur du jour, l’inspiration, comment je me sens.
Des choses simples.

Je n’ai pas de plan, pas de calendrier éditorial.
C’est un peu « La température d’Eco-Tsapi » tous les mois.

Je mouline beaucoup pour trouver comment me faire connaitre, comment faire pour que le public me trouve.

Je me suis associée avec d’autres artisans. Je leur fournis des échantillons qu’ils glissent dans leurs colis pour les offrir à leur clients (et j’en reçoit en échange que j’offre aux miens)

Alors oui, ça me coûte de la matière première et du temps pour fabriquer les échantillons.

Mais à la fin il y a un être humain qui a quelque chose dans les mains. Il y a une relation sensorielle. Il ou elle va trouver mon Eco-tsapi cool ou nul c'est ok, mais c’est du réel, pas du fictif,

 

Facebook, Google, ces pieuvres multimilliardaires dématérialisées loin de chez nous n’ont pas besoin de nos sous. Elles en ont déjà bien assez.

 

Alors je fais ça et je parle de mes partenariats dans le blog

Mon prochain article parlera de Gaëlle Morend-Jaquet, elle distribue du coton Bio en Suisse Romande sans sa boutique « Au fil de la nature »

Je collabore directement avec ceux qui ont envie de collaborer.

 

Quel est le bilan après six mois sans réseaux sociaux ?

-Rires-

Alors visiblement je n’ai pas choisi la bonne période pour le faire.

Il y a eu une chute des commandes pendant le COVID.
Mais quand j’en ai parlé à d’autres artisans, ils étaient unanimes
« C’est pareil pour nous, on est au fond du trou ».

Alors je ne suis pas certaine que ça soit lié aux seuls réseaux sociaux.
Je ne sais pas non plus à quel point mes ventes actuelles sont liées aux réseaux sociaux que je faisais il y a six mois.

Le succès d’un projet, c’est vraiment multifactoriel.

 

Six mois ce n’est pas encore beaucoup pour avoir un recul significatif.

Ce qui est certain, c’est que je me sens mieux.

Plus entière, plus compacte, plus dense, plus solide.

Je me réjouis de l’article que je publie chaque mois. C’est vraiment un plaisir. 

Alors que les réseaux sociaux, c’était la corvée.

 

Quand j’ai décidé de faire ça, d’arrêter les réseaux sociaux, j’ai eu très peur

Le méga flip, les jambes qui tremblent

Mais à l’intérieur, j’ai ressenti une grande joie. L’impression de me libérer, de rompre des liens qui m’entravaient.

La liberté d’aller à contre-sens.

 

La suite.

Alors bien sûr, il y a une suite.

Blooming Companies a le grand plaisir de vous annoncer que chaque participant.e à la formation Let it Be recevra en bonus un joli tsapi.

Parce que quand vous l’aurez dans les mains, il vous rappellera que, si c’est normal de faire « comme tout le monde » au début, à un moment dans le développement de son activité, on pose des choix qui nous ressemblent et que, plus on avance, plus on se rapproche de NOTRE entreprise.

Pour en savoir plus sur Shirley et ses tsapis : https://www.eco-tsapi.ch
E
n particulier le billet de blog dans lequel elle explique sans démarche "hors réseau" 

https://www.eco-tsapi.ch/fr/256-blog-eco-tsapi-eco-tsapir-prend-un-nouveau-depart.html

Pour en savoir plus sur le programme Let it Be 
https://www.bloomingcompanies.com/inscription-let-it-be

 Et vous ? Si vous deviez faire quelque chose de différents des autres, aller à contre-sens sur un sujet ? Lequel choisiriez-vous ? 

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