Communication : s'y remettre après un long silence.

Si vous suivez les activités de Blooming Companies depuis ses débuts (5 ans maintenant), vous êtes resté sans nouvelles depuis … 6 mois.

La tessiture du silence

Plus de newsletter, plus de billet de blog, rien sur Instagram ni facebook, à peine quelques posts Linkedin.

Ce n’était pas une pause intentionnelle. Un chapelet d’événements douloureux m’a d’abord éloignée du clavier pour des raisons d’agenda, puis coupée de mon inspiration.

Dans ce billet, je vous partage mes tentatives pour m’y remettre après une pause.

Pourquoi aujourd’hui ?

Il s’est passé énormément de choses pendant ces derniers mois. C’était fatiguant, déstabilisant, révoltant, parfois angoissant. 

Aujourd’hui c’est comme un premier jour parce que pour la première fois depuis longtemps je me sens :

•  Joyeuse Profondément et entièrement. Et si j’y réfléchis, la joie est mon état préféré pour écrire.
•  Libre Après des mois de surcharge, sur un malentendu, j’ai quelques jours de libres devant moi.
   

Comment s'y remettre ? 

 
C’était une longue pause et je ne l’avais pas prévue. 
Je réalise que j’ai bougé. Je ne suis plus la même que celle qui écrivait il y a 6 mois.
Alors comment écrire ? Partir de ce qui marchait ? ou réinventer depuis là où on est, depuis qui on est ?
Je me sens un peu désorientée. 

Est-ce que c’est quelque chose que vous avez déjà ressenti ?

La vie nous amène ailleurs, nous éloigne de tes activités quotidiennes, et puis vient le jour de s’y remettre, sans bien savoir par où commencer.

Faut-il passer à autre chose ? 

Après 6 mois de « voyage », on peut avoir envie de changer complètement de sujet, de direction.

Parfois la pause est là pour nous indiquer que c’est le moment de changer de voie.
Faut-il revenir pour dire au revoir ? Que dit-on à des personnes à qui on n’a pas parlé pendant 6 mois ?

Ce n’est pas le cas pour moi, l’entrepreneuriat régénératif est toujours une passion vivace mais je trouve la question intéressante : comment fait-on pour se reconnecter à ce qu’on faisait, que ce soit pour poursuivre ou passer à autre chose ? 

Comment s’y remettre, après 1 an, 1 mois, 1 semaine de pause ?

Voici mes pistes, sachant que je les teste en temps réel.

1 - Faire des listes

C’est un « truc » que je tiens des ateliers d’écriture. Une marotte quotidienne.
Je dresse, presque en continu, des listes.

Une liste de choses que je veux accomplir pour la journée, la semaine, le mois à venir, l’année, ou d’ici la fin de ma vie. 
Une liste de parfums, de couleurs, d’idées nomades ou de gens à qui je pense.
Une liste de plats que j’aimerais cuisiner, de lieux que j’ai envie de visiter, d’actions que j’ai envie de mener.

Ce ne sont pas (plus) des ‘to do list’ mais plutôt des « tout doux listes », des listes d’envies, de désirs, de choses qui me motivent, de projets qui me feront avancer, dont je serai fière.

Ces listes sont, je crois, le terreau de mes inspirations.


2 – Une seule graine dans la main : le présent

Quand on remet l’ouvrage sur le métier, quand on reprend un projet, qu’il soit pour nous-mêmes ou qu’on le partage à d’autres, on a souvent un pied dans le passé et un pied dans le futur.

Dans le passé flotte  ce qu’on avait dit, prévu, ce qui nous faisait envie auparavant. Mais on n’y est plus connecté.
Et dans le futur on a tout ce qui pourrait être, ce qui a continué à évoluer, un halo flou formé par la superposition des possibles, un kaléidoscope d’hypothèses, un nuage d’éventualités.
Vertigineux.  

Alors pour passer à l’action, on ne peut que revenir à l’instant présent, admettre pour soi-même (et pour les autres si on publie) la vérité du moment.

Par exemple, je viens de rédiger une liste d’idées sur les manières dont je pourrais parler de cette pause.  Justifications ?  Excuses ?  Faire comme-si-de-rien-n’était ?

Mais ma vérité du moment est que ce n’est pas facile pour moi de m’y remettre. Alors j'écris un billet de blog sur…s’y remettre.

Pas sur le futur, pas sur le passé, sur maintenant, ce qui est présent.
C’est à partir de là que je pourrai voir la prochaine étape, puis la suivante et la suivante.

Et si quand on ne sait plus quoi dire, il suffisait de se demander « quelle est ma vérité du moment ? » Est-ce que ça ne serait pas suffisant ? Partager ce qui est vrai maintenant.

3 - Prioriser

Il peut aussi arriver de ne plus savoir où donner de la tête. Reprendre ? Mais que faire ? Par où commencer? Quelle est la prochaine étape ?

Souvent, c’est l’urgence qui dicte nos priorités.
Est-ce notre urgence ? Celle des autres ?

L’urgence peut nous pousser à l’action, ou nous griffer de stress.
Pourrait-on prioriser autrement ? Voici ce que j'ai tenté : 

- Nommer l’émotion qui me fait du bien. Comment est-ce que j'aime me sentir ?
On pourrait croire que c’est la même chose pour tout le monde mais non.
Dans mon cas, j’aime me sentir joyeuse, fière de moi, accomplie, en lien avec d’autres personnes.

- Rechercher parmi toutes les tâches, celles qui me permettrait de me rapprocher de cette émotion et le faire.

- Me demander si j'ai besoin de quelque chose avant de démarrer. Un grand bol d’air ? Une musique qui donne la pêche ? Un chocolat chaud qui réconforte ? Certain détails ont le pouvoir de déclencher l’action.

- (Re)former une mini routine
Mon tempérament dispersé de papillon a trouvé son salut dans les routines. Sans elles, je serai toujours perdue dans mes "concepts". Souvent, « m’éloigner » revient à quitter ma routine. Et revenir c’est… reprendre ma routine.
J'en ai une version minimaliste simplissime, avec 3 activités maximum.
La reprise de cette mini-routine me permet de me remettre en mouvement.

Idéalement, l’une des trois activités permet de me recentrer et de se connecter au présent. Une petite session de yoga matinal, une méditation, un thé, tout est bon si cela permet de re-connecter. 

La seconde routine permet la croissance. Apprendre, lire, regarder un documentaire.

Et la troisième est en lien avec un projet. Il ne s’agit pas forcément d’avancer dessus, de cocher la « ToDo list », mais d’y être connectée, de canaliser ma créativité sur un projet.

Plus les routines sont petites, plus elles sont possibles. C’est la fameuse règle des petits pas.

Ces petits gestes anodins, quotidiens sont sous-tendus par des questions plus denses : qu’est-ce qui est vraiment important pour moi, qu’est-ce qui me fait me sentir bien ?
Quelques minutes régulières peuvent suffire à se reconnecter à son rythme et à son flow.

Voilà ce qui m’a aidée à m’y remettre, même après si longtemps.

Le petit grain de sel, la pépite, l'étincelle qui a déclenché la reprise est d’un autre ordre : il s’agit du désir, de l’envie de partager.
La joie de vous retrouver. 
Merci d'être là, merci d'être vous.